En 2014, avec mon compagnon de route et d’aventures, Ludovic Hubler, nous nous lançons dans notre tout premier défi d’une longue série à venir : le marathon Nice–Cannes.
 
Quarante-deux kilomètres de paysages superbes, de rires, de doutes, de souffle court et de rêves trop longs. Quarante-deux kilomètres de bonheur, mais aussi de souffrance — la vraie, celle qui vient taper au fond du corps quand la tête voudrait encore y croire.

Malgré une préparation sérieuse, presque méticuleuse, le bitume azuréen aura eu raison de mes articulations. J’ai compris, ce jour-là, ce que signifiait “le mur” du 32e kilomètre : ce moment où les jambes pèsent une tonne, où le dos se rebelle, et où chaque pas devient une négociation avec soi-même.

Alors je ralentis, je marche, je rumine, je me parle. Et finalement, je repars.

Mon objectif de quatre heures s’efface à l’horizon — 4h13 à l’arrivée. Peu importe. Ce jour-là, j’ai franchi une autre ligne : celle de mes propres limites.

Et dans la douleur, j’ai découvert une vérité toute simple : le vrai chrono, ce n’est pas celui du chronomètre, c’est celui du cœur.